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t’attendre

t’attendre

vers talavan

ciel d’orage vers Talavan, Extremadura, avril 2010

Il n’y a pas vraiment de pente ici, et pas vraiment de côte. Juste des ondulations douces comme des vagues, qui moutonnent à peine à leur faîte. C’est un pays de rudesse peut-être, certainement pas de fatigue. La terre n’est pas blessée par les cailloux ou éventrée par quelque grand arbre, elle tient tête au ciel qui se garde bien de la frôler. L’espace qui sépare la terre du ciel s’appelle le vent. C’est lui qui rebat sans arrêt les couleurs des prairies, sans jamais réussir à les dissoudre. C’est un pays qui dure, égal à lui-même d’une frontière à l’autre, pâture de lumière donnée au temps, à un temps sans rêve ni trêve. C’est le pays idéal pour t’attendre.