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ophrys

Ophrys des Lupercales (Ophrys lupercalis), Gran Muntanya, L’Estartit,  Catalunya, février 2010

L’expressivité presque animale des Orchidées les écarte des autres fleurs. Celle-ci, la première Ophrys de l’année, semblait chuchoter coucou, me voilà. Hirsute, à peine réveillée par les tiédeurs, elle se comparait à la mouche qui viendrait tantôt lui voler sa semence. Sa tête inclinée dodelinait presque au doux vent d’ouest. Il n’y pas deux spécimens pareils, à tel point que l’on voudrait se pencher sur chacune d’elles pour toutes les dévisager. Chose ardue quand la garrigue fleurit de vagues d’elles, mais au moins sait-on grâce à ces fleurs que la monotonie du paysage méditerranéen n’est qu’apparente. On pourrait se donner la peine de fouiller au-delà de l’impression, s’offrir ce sentiment de déférence vers chaque être. Et alors la symphonie du vivant ne saurait être moins lyrique que par les notes d’affection que nous sommes prêts à signer sur sa partition.

[L’Ophrys des Lupercales est la première Ophrys à consteller le maquis catalan, mais la Barlie de Robert, une autre Orchidée de la famille des Himantoglossum, la précède de quelques semaines. Viendront se joindre à elles, pour ne citer que les plus courantes et par ordre d’apparition, l’Ophrys en forme d’Araignée, l’Ophrys de la Passion, la magnifique Ophrys Frelon et enfin l’Ophrys Abeille.]