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sans plus attendre

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Tamariu, Catalunya, novembre 2009

On cueillait des oursins au fond de la crique.  C’était notre trésor pour les séduire : des aiguilles autour, du corail dedans. La rudesse de l’écorce, l’émotion juteuse du coeur. Le fruit défendu par excellence. Leur chair vermeille palpitait sous le citron de nos vingt ans.

La floraison s’est repliée, la chambre est close. Plages rebattues dans l’âcre clapot. L’horizon s’est resserré. Et c’est une autre pulpe qui saigne.

« Il y en a dont la chair paraît toujours froide, même l’été. Il y en a dont le souvenir vaut une soif dès qu’on ne peut plus les trouver. » (André Gide, à propos de certains fruits, Les Nourritures Terrestres)