à part soi

Menu

à part soi

Menu
l’amour est toujours en fuite

l’amour est toujours en fuite

jeunefemmebali

Amed, Bali, août 2013

La rue bruissante, la lumière hâve.

Elle a mis tout le poids de sa vie dans la balance de son regard. Il n’a pas su se sauver du splendide éclair clouant son ombre. Sollicités par la même petite énigme : pourquoi eux, ici et maintenant?

Ce moment qui foudroie debout les plus vaillantes armées du doute. Cet instant qui resserre et qui tient en même temps à une distance sacrée.

Après? C’est une histoire qui se donne entre elle et lui. Des chapitres de beauté nocturne en plein midi. Des épitomés d’univers condensés dans leur masse noire et rare, dans une langue indéchiffrable autrement que par celle des cétoines.

Un matin, c’est un soleil qui ne brûle plus les doigts quand on le tranche de sourires. C’est une pluie froide qui tombe sur l’épaule de l’été quand on attendait ses doigts fins pour se consoler du vide. Les cétoines ont mangé les roses.

L’amour est toujours en fuite. Et Truffaut ne l’a pas rattrapé.

On peut toujours essayer de remonter le courant de l’amour. Pagaie, godille tant que tu peux. L’étoile qui le tient n’a jamais cessé de couler.

 

« Pris par le vent du large
On va sans fin vers l’horizon
Tout bouffi de mémoire
A la recherche de ton nom
On s’assomme au miroir
Au rendez-vous que nous donne la déraison. »

(Jean-Louis Murat, L’amour en fuite)