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embrasures

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Carpates vers Zarnesti, Roumanie, août 2010

Son désir qui se déploie en branches maîtresses, houppiers et ramures, veinant la brume d’un lacis précieux. Baisers repentis en prières, leur lenteur reptilienne confessée sur le rebord des lèvres. Je dénoue une à une les sauges de sa joie et bientôt l’oraison du plaisir humecte l’amarante. Je m’incurve et je m’incline sous sa feuillée gonflée d’étoiles : il n’y a que nos souffles, nos cris tremblés pour dire l’effusive beauté de ce soir de juin tendu vers nous.

Le véritable amour ne fait pas d’histoires, pas plus que le ciel ne fait de vagues.

La vie est un instant de lumière, piqué de nuits noires impossibles à déchiffrer. Que ces nuits s’épreignent d’amour, elles creuseront la vie vers sa source, sans jamais l’atteindre. L’aveuglante beauté de cet effort vain s’appelle la jouissance.