à part soi

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la redescente

la redescente

L’impression dominante d’une soirée électorale en 2010 : l’incapacité maladive des politiques à reconnaître leur défaite collective, face à une abstention record et à une bête qui reprend de son poil. C’est comme si rien n’y avait fait depuis nos premiers cris d’orfraie et nos banderoles lycéennes. Nous revoilà vingt ans en arrière : les discours officiels et les leçons de civisme n’en mènent pas large face à l’inaction complaisante et aux combines égotiques. Alors, nous avions le père, voici la fille. Parce qu’il y a de quoi ne plus croire en rien sinon qu’au pire, et tant qu’à faire, avec un horizon dominé par les toits rouillés du chômage de masse, des banlieues toujours sur la brèche, des problèmes d’écologie et de nature toujours plus graves, une dette toujours plus record qui obère l’avenir de nos acquis toujours moins sociaux… N’y a-t-il pas là tous les pires arguments réunis (mais comment pourraient-ils ne pas l’être?) pour se décider enfin à faire autre chose que de la pipolitique, à gouverner autrement qu’en niant les autres, à s’emparer du courage d’aimer chacun, à refuser la fatalité de la fatuité?

pullover

Lisbonne, décembre 2006