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du grain à moudre pour 2013

du grain à moudre pour 2013

Hue, Vietnam, août 2012

Il y a eu des grands soleils, des beaux projets menés à bien, de la confiance partagée loin. Du travail, beaucoup. Et vous savez ? De l’amour. Plein format. Avec la crainte à moitié étouffée de ne pas avoir le temps d’en redistribuer assez.

Deux-trois sacs de rêves se sont égarés aussi, quelque part sur l’axe Papeete – Hanoï. Le monde, en doutions-nous, ne tourne pas si bien, comme en transition continue vers ses irrépressibles démons : la vassalité comme condition de réussite, le règne sans partage de l’arbitraire (y compris chez les tenants de la République), la richesse confondue avec le bonheur. Et ces territoires, champs et âmes, qui deviennent des non-lieux.

La mécanique du temps s’est aussi emballée. Je suis fou de vérité, mais je sais maintenant que je n’aurai plus le temps de toutes les débusquer. Mes patiences s’épuisent un peu là où les chemins s’ensablent. C’est aussi pour cela que je me suis mis à la course à pied : entretenir ma routine à l’effort tout en renforçant mes semelles d’idées neuves. Surtout ne pas vieillir trop vite d’en-dessous l’écorce.

2013 ? La voilà. Quelles convictions, au fouet de quels événements, va-t-elle faire rougir et vaciller ? Dans mes carnets, j’ai souvent écrit « refuser les chapelles, s’extraire des habitudes de pensée », des variations sur ce thème. Je vais rajouter une page à chaque semaine de mon agenda : le désemploi du temps. Ici s’inscriront d’eux-mêmes les moments dédiés à l’imprévisible. Je viendrai me laisser polliniser avec ce qu’il reste d’abeilles, à la volée. L’endroit secret où fertiliseront l’inattention, l’abandon de soi. Du bon grain, de l’ivresse dans un jardin grand comme tes yeux.